Les recherches empiriques fondamentales et d’efficacité des composants des modèles thérapeutiques, auxquelles sont adossées les TCC, soutenues plus récemment par le courant des Sciences Comportementales (Fonctionnelles) Contextuelles, dit 3 ème vague des TCC, suggèrent que des mêmes processus psychopathologiques se retrouvent à l’origines des différents et nombreuses catégories de troubles individuels pourtant classés, répertoriés unitairement, ainsi que d’autres difficultés, par exemple interrelationnelles, familiales, sociales…

Le va et vient permanent entre la recherche appliquée et la clinique réelle de la part des chercheurs psychologues ( Hayes, Christensen , Jacobson…), a permis d’élaborer de nouveaux outils, stratégies et techniques guidant les processus thérapeutiques, comme l’acceptation de soi, de l’autre à opposer point par point aux processus pathologiques, comme les tentatives d’évitement du contact avec la réalité, des sensations, de soi, de l’autre…

Les thérapies cognitives et comportementales, dites 2 eme vague des TCC, travaillant sur des contenus de pensées avaient apporté des stratégies alternatives puissantes, dialogue socratique, restructuration des pensées et discours, face aux anticipations catastrophiques, au rôle des croyances erronées et schémas inadaptés eux aussi à l’origine de nombreux dysfonctionnements personnels.

Cet accès en surface des contenus de pensée supposé eux-mêmes profonds, expliquait la survenue de divers troubles et difficultés, certes de manière un peu « schématique » mais très utile.

Décryptant les rigidités du pouvoir et de la symbolique du langage qui transforme l’expérience humaine réelle, la 3 ème vague des TCC transcende les découpages diagnostiques, souvent modélisés par une approche médicale symptomatique, pour une explication plus fondamentale et profonde, utilisant plus les changement contextuels aptes à changer les comportements, utilisant moins les tentatives de modification des contenus de pensées, qui sont eux-mêmes instables en fonction des situations, car trop dépendants des circonstances environnementales changeantes de la « vraie vie ».

« Soigner la fièvre est utile mais atteindre la source de l’affection l’est plus »

Pour l’ACT ou l’IBCT, la FAP, et d’autres modèles de la 3 ème vague, la priorité est donnée à une approche dite contextuelle expérientielle, dont le principe est de créer dans le présent, des expériences renouvelées en situation, de créer des modifications de perspectives dans l’ici et maintenant, même métaphoriquement, de susciter, des contextes de changement émotionnels, comportementaux, et cognitifs réels (contextual shifts), plus à même de modifier durablement des classes entière de comportements inutiles, inadaptés, voire autodestructeurs pour des changements utiles et radicaux de ces comportements, en modifiant les contingences de manière naturelle, selon les les contextes de leur survenue qui leur donne un sens nouveau.

On aboutit à une modification plus consciente et durable, des comportements, plus proches des véritables valeurs personnelles que l’obéissance à des règles rigides à la source de nombreuses errances.

Par exemple, les processus d’acceptation de soi, de l’autre, de pleine conscience, de prise de contact avec la réalité, les techniques de défusion cognitives, l’utilisation des métaphores existentielles… de promotion de la tolérance, de l’empathie et de la compassion…conduisent génériquement à ce qu’on recherche, une plus grande flexibilité psychologique personnelle. Ces processus thérapeutiques agissant des dynamiques vitales profondes chez l’être humain, combattent pertinemment les processus destructeurs, par exemple d’évitement psychologique, émotionnels et comportementaux, à l’origine de nombre de ces troubles et difficulté personnelles en promouvant des processus psychologiques plus fonctionnels et plus authentiques.

L’individu, peut certes intervenir sur lui-même et engager des changements volontaires ou délibérés, mais avec ces nouvelles stratégies, il sera plus à même émotionnellement de faire face logiquement et de modifier spontanément les contingences de ses propres comportements et pensées face aux difficultés, ainsi que ses interactions avec son environnement. Plus centré sur son expérience présente du monde, moins dépendant de ses conceptualisations rigides de soi, des systèmes de pensée auto-prophétiques, auto-critiques, capable de modifier lui-même son propre état d’esprit, en pleine conscience, donc plus flexible envers lui-même, les autres, la réalité, l’individu, se dégageant d’une conceptualisation de soi aliénante, sera plus engagé authentiquement dans l’action en directions de ses valeurs personnelles réelles, plus ouvert à son expérience des circonstances présentes et aux dimensions réelles de sa vie…

L’idée est de ne plus focaliser sur de mauvaises tentatives de solutions que semblent être les troubles énumérés ci-dessous, et sur nos propres réactions vécues comme des dimensions fondamentales légitimes… pourtant dues aux circonstances et aux épreuves des apprentissages historiques personnels familiaux, environnementaux, génétiques, à notre volonté désespérée de ne pas cesser les combats inefficaces vers des solutions imaginaires… Dépasser les diagnostics restrictifs, entrer en pleine conscience, lâcher prise, pour développer des compétences utiles, contourner les obstacles et les handicaps, sources de mal-être…

Pourtant, même utilisées autrement par la 3 ème vague des TCC, on n’abandonnera pas les techniques qui se sont révélées efficaces, qu’elles appartiennent à la 1 ère vague, 2 ème vague, ou autres….